Nord : l’hôpital et les pompiers condamnés pour « négligence »

D.R.

Trois cent mille euros. C’est la lourde somme que vont devoir verser le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) du Nord et l’hôpital de Roubaix à un homme d’une quarantaine d’années, devenu tétraplégique après un accident vasculaire cérébral survenu le 17 août 2012, qui avait été alors mal diagnostiqué par les secours.

Ce jour-là, pris d’un malaise en pleine rue, Christophe, alors âgé de 37 ans, appelle les pompiers vers 20 heures. Il décrit ses symptômes : une sensation d’ivresse alors qu’il n’a pas bu et des difficultés d’élocution, rapportent l’AFP. Les secours évoquent alors un possible « coup de chaud » et lui conseillent de rentrer chez lui.

Mais alors qu’il s’apprête à regagner son domicile, il s’effondre dans la rue et est retrouvé par une passante qui appelle le SDIS qui le conduit au CHR de Roubaix. Les médecins tardent alors à lui faire passer une IRM et lorsque l’examen est enfin pratiqué, il est déjà trop tard : le cerveau de Christophe est endommagé à la suite d’un AVC. Un examen neurologique révèle un tableau de « locked-in syndrome » qui se traduit par une paralysie complète, mais des facultés intellectuelles intactes. Il est depuis « tétraplégique » et « dépendant ».

« Un dysfonctionnement du service »

Après six ans de procédure, le tribunal administratif de Lille a condamné mercredi 16 mai le SDIS et le centre hospitalier de Roubaix à verser à la victime 315.287,43 euros en réparation des préjudices subis par ce dernier. Selon l’instruction, les « 3h30 de retard » dans la prise en charge du patient « ont eu pour effet de priver » la victime « de 30% de chance de subir une évolution neurologique moins défavorable et de conserver des séquelles moins lourdes de l’accident vasculaire cérébral dont il a été victime ».

« Il ressort clairement de l’appel qu’il passe aux pompiers qu’il est en état de détresse et en tout état de cause que l’opérateur qui a pris l’appel n’a pas fait le nécessaire. C’est un dysfonctionnement du service », a estimé Blandine Lejeune, l’avocate de Christophe Blard, au micro de BFMTV.