« Je vais vous tuer, on va se retrouver » : deux frères à trois pompiers en intervention

D.R.

Deux frères âgés de 19 et 29 ans ont été condamnés ce lundi, pour avoir frappé, insulté et même menacé de mort trois sapeurs-pompiers, vendredi soir à Uxem, près de Dunkerque (59). Les agents du SDIS 59 ont été appelés pour secourir le plus jeune, victime d’un accident de la circulation.

Une fois sur les lieux de l’intervention, l’équipage prend en charge le conducteur, Adrien B., complètement ivre. Pour réaliser un premier bilan, un sapeur-pompier demande les circonstances de l’accident. En guise de réponse, il reçoit un violent coup de poing à la mâchoire.

Quelques minutes plus tard, c’est son frère, Anthony âgé de 29 ans, qui arrive sur place, accompagné de leur père. Sans comprendre, il porte plusieurs coups de poing et coups de pied aux sapeurs-pompiers.

« Je vais vous tuer, on va se retrouver »

Selon nos confrères de La Voix du Nord, le père tente de calmer ses deux fils, les deux jeunes se mettent à insulter les pompiers. Puis viennent les menaces de mort. « Je vais vous tuer, on va se retrouver. Je vais tuer ta famille et tous tes collègues », insiste Adrien.

De même source, Anthony redouble d’agressivité. « J’étais également pas mal alcoolisé. J’ai vu une altercation, j’ai voulu défendre mon frère. J’ai même pas vu que c’était des pompiers », dit-il à la barre. « C’est nul, c’est minable. Ils sont là pour nous porter assistance », tente de s’amender Anthony. « J’ai pris peur pour mon permis parce que j’avais bu au volant. Je ne voulais pas que les gendarmes arrivent. Puis je ne me suis plus contrôlé », explique Adrien. Les gendarmes sont arrivés après que les deux frères ont pris la fuite. Ils ont été rapidement retrouvés et interpellés.

Sorti de prison deux jours avant

Dans le box des prévenus, les deux frères, tête basse, évitent de croiser les regards des sapeurs-pompiers, venus en nombre au tribunal pour soutenir leurs trois collègues blessés et exiger des peines exemplaires. « Les agressions se multiplient. C’est insupportable. En un mois, on dénombre six agressions sur le groupement », relate l’un d’eux. Adrien Baron, dont le casier ne comporte qu’une seule mention pour des violences lorsqu’il était mineur, a écopé d’un an de prison dont la moitié ferme. Il est ressorti libre.

Anthony Baron, sorti de prison deux jours avant des faits, déjà condamné pour des violences, des conduites sous l’empire de l’alcool à répétition, est plus sévèrement puni. Le tribunal lui a infligé un an de prison et quatre mois supplémentaires au titre d’une révocation d’un sursis antérieur. Il a été écroué.