Le détecteur de fumée peut-il devenir l’ennemi des pompiers ?

D.R.

Depuis le 8 mars 2015, tous les logements doivent être équipés d’un détecteur autonome avertisseur de fumée (DAAF). Une obligation saluée par les sapeurs-pompiers de France, qui chaque année, interviennent pour plus de 300’000 incendies.

Près de quatre ans après, les détecteurs de fumée ont sauvé des vies. Les articles dans la presse en témoignent, c’est une certitude. Néanmoins, un aspect aussi important que son installation est oublié, c’est son entretien.

La poussière, première cause

En effet, les soldats du feu sont de plus en plus sollicités par des voisins inquiets ou dérangés par le bruit d’un détecteur de fumée qui sonne, en l’absence des occupants. Ainsi, les sapeurs-pompiers se rendent sur place, en nombre et en pensant au pire, pour faire une levée de doute. Bien trop souvent, il s’agit d’une fausse alerte, dûe à un manque d’entretien.

Pour expliquer un déclenchement intempestif, il y a quelques raisons. La première est la plus courante. Au fur et à mesure du temps, de la poussière pénètre dans la cellule optique du DAAF. Son accumulation sera considérée à terme, comme de la fumée et déclenchera l’alarme.

Un ras-le-bol

« Il n’y a pas une semaine, sans que mes hommes interviennent au moins une fois, pour le déclenchement intempestif d’un détecteur de fumée », déplore un officier de sapeurs-pompiers, commandant un important centre de secours. « Bien évidement, les DAAF sauvent des vies. Ils ne seront jamais considérés comme étant, les ennemis des sapeurs-pompiers. Au contraire ! Mais, il devient urgent de sensibiliser les populations à l’entretien des DAAF » ajoute-t-il, craignant un ras-le-bol général.

Le manque d’entretien est l’une des causes. Il y a aussi l’emplacement qui doit être judicieusement choisi et les piles qui doivent être changées en fonction des préconisations du fabriquant.