Les faits remontent au 6 mai 2012, quand la prestigieuse équipe de gymnastique de la BSPP rentrait d’une représentation sportive à Colmar et que deux nouvelles recrues, ont été appelées dans le « bronx », le nom donné à l’arrière du bus.
Slip arraché, pincements, fessées, violentes morsures sur les fesses jusqu’au sang… La plupart des prévenus comparaîtront pour « violences volontaires », trois pour « atteinte sexuelle » et deux d’entre eux, pour s’être « abstenus d’empêcher un crime ou un délit contre l’intégrité corporelle ».
« Cette affaire a été un cataclysme »
Des sapeurs-pompiers avaient raconté durant l’enquête que ce bizutage était « une tradition quasi-centenaire », « ne reposant sur aucune forme de contrainte » et que nombre d’entre eux étaient passés par là.
Pour l’avocat d’un des prévenus, les faits se sont déroulés dans un contexte festif qui a dérapé et l’une des victimes a été bizuté à sa demande. Son client, aujourd’hui âgé de 29 ans, n’est plus pompier de Paris, mais peintre. « Son rêve a explosé en vol » ajoute-t-il. L’avocat des deux victimes estime que « cette affaire a été un cataclysme pour tout le monde ».
Tous reconnus coupables
Mardi, le tribunal correctionnel de Paris a rendu sa décision. Les sept pompiers ont été déclarés responsables de «violences volontaires en réunion» ou de «non-empêchement d’un délit», ils écopent d’un simple sursis.
Les trois hommes jugés coupables «d’agression sexuelle en réunion» sur Jérémy D. sont quant à eux condamnés à de la prison ferme (six mois pour l’un, quatre mois pour les deux autres).
Une « tradition »
Tout au long du procès, la plupart des prévenus avaient justifié leur comportement au motif d’une «tradition» pratiquée depuis la création de cette section d’élite, en 1919.
«Cette pratique du « chahutage » est destinée à mettre à l’honneur un jeune sapeur-pompier et à finaliser son intégration totale dans le collectif. C’est une source de respect et de fierté», a ainsi justifié l’un des gymnastes à la barre.