Dans un référé du 10 septembre mis en ligne le 21 novembre, la Cour des comptes avertit que les sapeurs-pompiers de Paris connaissent une suractivité opérationnelle, qui doit être maîtrisée.
Voici des extraits de ce document et des chiffres éloquents: « Tous les indicateurs mesurant le niveau d’engagement de l’unité démontrent que sa charge opérationnelle est trop élevée. Cette suractivité opérationnelle résulte de façon disproportionnée des interventions de secours à victimes (SAV) : en 2017, 405 766 sorties, soit 80,8 % d’entre elles, relevaient de cette catégorie, tandis que les 14 480 interventions sur des incendies ne représentaient que 2,9 % de l’activité. La BSPP a par ailleurs réalisé 11 % des interventions dans la France entière avec 2,4 % des engins de SAV et 3,2 % des effectifs de pompiers. Elle culmine à plus de 10 heures de sortie par engin et par jour pour 40 % des véhicules de SAV. Près des deux-tiers des effectifs de pompiers sont quotidiennement engagés entre 11 heures et 20 heures, rendant aléatoires les réponses qui peuvent être données en cas de survenance d’un événement majeur ou de mise en œuvre simultanée de plusieurs plans de crise.
Le modèle de fonctionnement prévu pour 450 000 interventions, alors que les 500 000 sont dépassées, est mis à mal par 70 000 à 100 000 sorties évitables qui parasitent les missions. Insoutenable à l’échéance 2022 si se prolongent les tendances actuelles, cette « surchauffe » entraîne une érosion des ressources humaines et une baisse marquée du renouvellement à l’issue du premier contrat des pompiers de Paris, passé de 75 % à 54 % entre mi-2015 et mi-2018. (…) De surcroît, la croissance des agressions de 60 % en 2018, dont une mortelle, portant à 317 pour cette seule année le nombre des militaires pris à partie, devient un véritable obstacle à la fidélisation, indépendamment de tout autre considération touchant à l’ordre public ».
L’intégralité du rapport est disponible en cliquant ici.