Depuis dimanche 25 juin, d’énormes nuages de fumée en provenance du Canada ont envahi le ciel européen, touchant l’ensemble du continent. Portées par les vents dominants venant d’outre-Atlantique, ces particules fines, émises par les feux de forêt qui ravagent actuellement le Canada, traversent l’océan et se propagent au-dessus de l’Europe. La France n’est pas épargnée, avec les « trois quarts du pays qui sont concernés par les fumées ce mardi, l’ensemble de l’Hexagone le sera dans les jours à venir », explique La Chaîne Météo au Figaro.
Selon Régis Crépet de La Chaîne Météo, «les vents dominants soufflent généralement de l’Ouest vers l’Est». Ces vents traversent les Rocheuses canadiennes, captant les panaches de fumée provenant de l’Alberta et du Québec. Les fumées se regroupent et sont ensuite transportées par les vents d’altitude vers l’Europe. L’expert explique que le mécanisme est similaire à celui des nuages.
Copious amounts of smoke from wildfires raging throughout Quebec, Canada will reach Western Europe in the next few hours. pic.twitter.com/Uxx402al87
— Nahel Belgherze (@WxNB_) June 25, 2023
Les panaches de fumée ont atteint les côtes européennes dimanche et se sont ensuite propagés vers l’intérieur des terres. Ils devraient se dissiper en se dirigeant vers la Méditerranée. Régis Crépet décrit la situation en Île-de-France, où l’on peut observer une légère brume blanchâtre entre les nuages, semblable à un voile, à une altitude d’environ 5000 mètres.
La majeure partie des particules s’est toutefois dissipée pendant le trajet. Au cours de leur voyage de plusieurs milliers de kilomètres au-dessus de l’océan Atlantique, une grande partie de ces particules est tombée grâce à la force de gravité, réduisant ainsi la densité du nuage.
Listen to « Incendies au Canada : ce qu’il faut savoir de ces fumées qui commencent à toucher la France » on Spreaker.Selon l’expert, il y a donc très peu d’impact sur la qualité de l’air, et le phénomène est plus spectaculaire que réellement dangereux pour la santé des Français. Bien que quelques particules redescendent sur le territoire français, leur proportion est si faible qu’elle n’affecte pas les modèles de prévision de la qualité de l’air.
Cependant, le pic de densité de fumée n’a pas encore été atteint. Le météorologue précise que la bouffée de fumée la plus dense sera au-dessus de la France en milieu de semaine, probablement mercredi ou jeudi. Néanmoins, la situation sera bien différente de celle vécue à New York il y a quelques semaines. En effet, la ville américaine avait été enveloppée de nuages de fumée orange très opaques, entraînant un pic de pollution important. Régis Crépet explique que New York se trouvait à seulement deux cents kilomètres des feux de forêt canadiens, ce qui avait fortement dégradé la qualité de l’air en raison de la densité de la fumée.