Il était resté un visage inconnu derrière l’un des plus violents incendies qu’ait connu le département. Jeudi 3 juillet 2025, le tribunal correctionnel de Perpignan a condamné un homme de 53 ans à six ans de prison ferme, assortis d’un suivi sociojudiciaire de cinq ans, pour avoir allumé volontairement plusieurs feux à l’été 2022, dont celui d’Opoul-Périllos. Ce sinistre, attisé par la tramontane, avait détruit 1 100 hectares, mobilisé 540 pompiers et menacé des centaines d’habitations.
Le prévenu, inconnu de la justice jusqu’alors, a reconnu avoir déclenché cet incendie, ainsi que deux autres à Calce et Espira-de-l’Agly. Technicien HLM, vivant chez sa mère, il a tenté d’expliquer ses actes par un mal-être profond, mêlé à une fascination ancienne pour le feu. « J’avais des pulsions, comme si une voix me commandait », a-t-il confié aux enquêteurs, selon les éléments rapportés par L’Indépendant.
Un profil de pyromane obsessionnel
À la barre, le quinquagénaire a exprimé des regrets confus. Il dit souffrir depuis des années du décès de son père, ancien pyromane lui aussi, et affirme avoir allumé 32 incendies au total depuis l’adolescence. Des faits d’une rare gravité que l’expertise psychiatrique n’a toutefois pas rattachés à un trouble mental.
La procureure a qualifié le prévenu de « pyromane pathologique » et exprimé ses inquiétudes quant au risque de récidive. Le tribunal a suivi cette analyse en prononçant une peine ferme, incluant une obligation de soins, de travail et d’indemnisation des nombreuses victimes civiles.
Un impact durable pour le territoire
Au-delà du volet pénal, les conséquences de l’incendie d’Opoul-Périllos restent lourdes. Sept pompiers ont été blessés, l’A9 fermée, le trafic ferroviaire interrompu, des installations détruites. Un dépôt d’explosifs situé à 200 mètres du front de flammes a frôlé la catastrophe.
Le coût pour les collectivités est colossal. Le SDIS 66 a mobilisé plus de 676 000 euros pour cette seule intervention. Les indemnisations feront l’objet d’un autre procès prévu pour janvier prochain, mais les communes comme Opoul-Périllos ou Salses-le-Château savent déjà qu’elles ne seront jamais pleinement dédommagées.
Le maire d’Opoul, Patrick Sarda, a témoigné devant le tribunal d’une nuit d’angoisse et d’un traumatisme encore vif chez les habitants. « Il y a un avant et un après », a-t-il insisté selon les propos rapporté par l’Indépendant.
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