Numéro unique d’urgence : le débat relancé par les sapeurs-pompiers

D.R.

Comme de coutume, les sapeurs-pompiers d’un côté et les blouses blanches du SAMU de l’autre… Sur ce sujet là, aucun accord n’a encore été trouvé, ce qui pousse à nouveau la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) à relancer le sujet, à quelques jours de l’examen du projet de loi santé.

La France compte treize numéros d’urgence, ce qui entretient une certaine confusion chez les Français, voire une méconnaissance. Il y a quelques mois, nos confrères du Point publiaient un classement des centres de réception et de régulation des appels 15 (CRRA), pointant plusieurs dysfonctionnements. Titré, « classement des Samu : quand le 15 ne répond pas », ils précisaient également que 81 CRRA sur 101 ne respectaient pas les recommandations et qu’en 2016, sur 29 millions d’appels reçus, 4,6 millions n’ont pas eu de réponse. Des chiffres fiables, révélés par la statistique annuelle des établissements de santé, collectés chaque année par le ministère de la Santé.

Généralisation des centres départementaux d’appels d’urgence

Depuis plusieurs années, les sapeurs-pompiers, par l’intermédiaire de la FNSPF ou encore de plusieurs syndicats, réclament l’adoption du 112, comme l’unique numéro d’appels d’urgence. Les pompiers souhaitent aussi la généralisation, dans un délai de 3 ans, des centres départementaux d’appels d’urgence (CDAU). Cela permettrait, selon eux, de réaliser « des économies financières grâce à la mutualisation des ressources, et surtout, pour les victimes, la garantie d’un service public proche et d’une réponse systématique, rapide et efficace, grâce à une coopération interservices renforcée entre les acteurs de l’urgence sapeurs-pompiers, Smur, police et gendarmerie ».

Un rapport sur le secours d’urgence à personne, corédigé en octobre dernier par l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l’Inspection générale de l’administration (IGA), suggérait d’adosser le numéro d’appel unique à sept plateformes suprarégionales. Une proposition étrillée alors par la FNSPF mais aussi par l’association des médecins urgentistes de France (Amuf). « L’Amuf réaffirme que l’échelon territorial le plus pertinent est le département avec une interconnexion des centres d’appels 15 et 18 assurant une réponse immédiate adaptée aux appelants », soulignait l’autre syndicat de médecins du Samu.